Notre Gouverneur ayant succombé aux charmes (?) du coronavirus, la parole est donnée au 1er Vice-Gouverneur du District 112D. Que l’on se rassure l’ami Jean-Pierre se porte bien, ou plutôt mieux et il fait désormais partie des adeptes du covid …interrompu. Et si notre Gouverneur est en convalescence il reste quand même bien actif, tout comme les membres de son équipe. Parmi eux Joseph d’Huyvetter l’initiateur de l’ « opération petits vélos » qui est toujours en cours. L’objectif rappelons-le est de réunir 500 vélos pour les offrir à des enfants, plaines de jeu, associations ou familles défavorisées…
Toujours en selle avec tes vélos ? Où en es-tu aujourd’hui ?
« On a démarré en septembre et on s’était fixé un chiffre de 500 vélos, soit 5 par club présent au sein du District, un objectif qui me semblait réaliste.
L’opération a démarré gentiment et j’ai eu la chance de pouvoir présenter ce projet et l’action des Lions sur Bel RTL… ces quelques minutes d’interview m’ont rapporté grosso modo une centaine de vélos… 118 exactement. Ils ne sont pas encore tous rentrés et il y a parfois des donateurs qui se désistent mais à ce jour j’ai 253 vélos qui sont finis, remis en état mécaniquement et nettoyés. J’en attends encore une petite centaine… Avec les promesses, on est à un peu plus de 400. Je vais donc lever un peu le pied sur les demandes et on va passer à la seconde étape, la prise de contact avec les clubs pour savoir à qui et comment on va pouvoir les répartir.
Ce qui est génial avec cette opération, c’est que nous faisons des émules car il y a quelques clubs d’un autre district (Nivelles, Louvain-la-Neuve, Jodoigne…) qui ont entendu parler de l’opération et ont décidé de nous rejoindre. Beaucoup de gens me soutiennent et sont heureux de participer, pas seulement pour amener des vélos mais aussi pour le plaisir de reprendre contact, de discuter et boire une bonne bière ou un verre de vin dans mon bureau. Certains sont venus aussi me donner un coup de main, mon hangar est grand et on respecte sans problème les mesures de distanciations…On sent que les gens ont besoin de retrouver des contacts. »
Et côté budget, tu tiens la route ?
« Question budget, j’ai dépensé en moyenne un euro par vélo ce qui est particulièrement raisonnable. J’avais prévu 4 ou 5 euros mais pour éviter de demander à des clubs de payer quelques pièces, j’ai préféré cannibaliser certains vélos pour récupérer des pièces et j’aurai un petit budget du district pour celles que j’aurai dû acheter mais ce ne sera peut-être pas nécessaire… »
L’opération continue, un nouvel appel à lancer ?
« Oui, je cherche toujours des vélos « enfants » car des vélos « adultes » j’en ai beaucoup… à peu près la moitié, ceci dit, aujourd’hui un gamin de 12 ans roule sur un 28 pouces mais puisque l’opération était orientée vers les enfants, idéalement ce sont des 20 pouces que je recherche… Je vais relancer les clubs à partir du mois d’avril car il faudra de l’aide pour le nettoyage final… On va coller sur chaque vélo un autocollant « offert par le Lions Club. »
Petit bonus aussi pour cette opération ?
« J’ai reçu une dizaine de vélos de course, dont des vélos « vintage » qui sont très recherchés et ont donc une certaine valeur. Ces vélos, je vais les mettre en vente en mars pour récupérer un peu d’argent. Cela permettra de faire une opération blanche ou même un peu de bénéfices. J’ai également trois magnifiques vélos de course de marque, un Bernard Hinault, un Bianchi plus ancien, et un Vitus, une magnifique pièce avec un cadre en alu vissé qui pèse à peine un peu plus de deux kilos. Ces vélos je vais aussi les mettre en vente… Donc au final, on peut attendre une opération bénéficiaire, 10 euros, 100, 500 euros de bonus… tout ira à Viva for Life… J’ai eu contact avec un des responsables qui doit me fournir aussi des adresses d’associations intéressées par nos vélos, des associations réparties dans les quatre régions du District parce que je veux faire un partage équitable entre les régions liégeoise, namuroise, le Luxembourg et le Hainaut ».
Côté District maintenant, quels sont les grands chantiers en cours ?
« Comme Jean-Pierre l’avait déjà annoncé, c’est notre projet « Win-win » qui se met en place et se concrétise. Pour rappel, en cette période de crise Covid, quand un Club veut réaliser une opération de type « aide alimentaire », des besoins donc de première nécessité, il peut introduire un dossier auprès du District qui s’engage à verser un euro pour tout euro investi par le Club. Un budget a été mis en place dans ce cadre et en principe, les montants sont plafonnés à 1000 euros par opération. Un dossier plus important a été introduit par le Club de Frameries qui, avec un partenaire traiteur ou restaurateur envisage d’alimenter pas moins de 275 familles pendant quatre semaines… Ce dossier sera examiné en réunion de cabinet prochainement. Les besoins alimentaires sont vitaux, leur carence est de plus en plus criante et cela n’ira qu’en amplifiant. Pour moi, c’est pour répondre à ces besoins d’une population de plus en plus précarisée que nous devons nous investir à travers quantité de plus petites actions mais qui touchent plus de monde. Dans le contexte actuel de toute manière, il est difficile d’envisager de grosses actions… »
Tu es appelé à succéder à Jean-Pierre Mouton dans quelques mois, mais en ce début année 2021 quels sont tes projets, souhaits, vœux pour l’exercice Lions en cours.
« La période est difficile et j’avoue que quelque part je me sens un peu coincé. Chaque futur gouverneur doit bien évidemment préparer un programme, établir son cabinet, c’est l’occasion de rencontrer en présentiel les Zones, les Régions, les Clubs… Pour l’instant tout cela n’est pas possible ; la dernière réunion de Zone à laquelle j’ai pu assister remonte à septembre, depuis je n’ai plus vu personne. Je prends des contacts par téléphone avec les gens que je connais mais il y a peut-être des candidats que je ne connais pas et qui ne se manifestent pas… Il y a aussi des gens en place qui se sentent un peu frustrés de ne pas avoir pu remplir leur mission, d’avoir pu réaliser ce qu’ils avaient prévu, certains aimeraient voir leur mandat prolongé… c’est une situation difficile. Est-ce qu’on pourra redémarrer quelque chose en septembre, en présentiel, en virtuel ou les deux, je ne sais pas, je l’espère ».
Au niveau du District ou plus haut, aucune décision n’est prise pour reporter des échéances ?
« La semaine dernière, on a appris que notre convention internationale qui devait en principe se dérouler à Montréal et qui a été annulée …se déroulera de manière virtuelle. Quand on sait que cet événement attitre plus de 20.000 participants, on peut raisonnablement se demander comment ils vont faire… en virtuel les participants risquent d’être réduits à quelques pixels… Je ne sais pas comment ils vont faire… La convention du Conseil des Gouverneurs sera également en virtuel mais je ne sais vraiment pas comment ils vont pouvoir mettre tout cela en place. Les questions restent sans réponse et on est amené à envisager toutes les hypothèses.
Pour l’instant en tout cas, nous en sommes réduits à des réunions virtuelles et dans les Clubs qui ont décidé de maintenir cette pratique, de garder le contact, je constate que seuls un tiers, ou 40% des membres sont présents. En virtuel, il y a un tas de petites choses qu’on ne sait pas, ou plus faire et c’est ça qui nous manque… Bien sûr, il n’est plus possible de faire des grosses activités pour l’instant, mais il est essentiel de se rencontrer, même virtuellement, de se parler, d’avoir des projets, de réaliser des actions pour que les membres restent actifs, concernés, qu’ils ne se découragent pas. Il faut garder le contact, ne pas couper le fil pour que quand les choses reprendront un cours normal, les gens ne disent pas, « ça ne nous intéresse plus ». Pour cela, des petites actions sont comme une corde à nœud, elles constituent des points d’ancrage, comme l’ «opération vélos », elle a aussi le mérite de maintenir ou de créer des contacts entre les Clubs, entre membres mais aussi avec les citoyens .
Belle occasion aussi de montrer à tous que les Lions sont toujours là, qu’ils sont toujours actifs et plus que jamais déterminés à mettre en pratique notre devise « We serve ».