Interview de Jacques Graux : Viva for …Lions donc !
Jacques Graux, administrateur CAP48-Viva for Life : the right Lion at the right place
La campagne 2020 de Viva for Life vient de s’achever et confirme un bilan déjà très encourageant enregistré avec la collecte de fonds de CAP48 en octobre dernier ; 6.757.021 euros auxquels viennent de s’ajouter les 7.061.534 de Viva for Life. Deux chiffres-records qui attestent que solidarité et générosité ont été plus fortes que la crise sanitaire. Des résultats inespérés ? Non, car pour les opérateurs de ces actions, l’espoir est de toujours faire plus et mieux. Là aussi, d’année en année, les Lions se distinguent et prouvent que « Servir » n’est pas qu’un slogan. Et s’ils participent activement aux bons résultats de ces campagnes, ils sont aussi partenaires des deux organisations depuis 2004. Rencontre avec Jacques Graux, administrateur représentant les Lions Clubs belges francophones, responsable du partenariat Lions Cap48-Viva for Life pour le District D et de l’organisation des deux campagnes annuelles de récolte de fonds.
Jacques Graux, Louviérois, 72 ans, kiné de formation et de profession aujourd’hui … retraité est un membre toujours très actif du LC La Louvière Hainaut Centre dans lequel il est entré en 1990… Un homme d’abord, mais aussi et surtout un Lion qui a toujours pris à cœur la cause de la personne handicapée et/ou défavorisée mais qui ne se contente pas de verser son obole à l’occasion d’une récolte de fonds, il participe à son organisation.
CAP48 et Viva for Life sont au départ deux structures différentes, de l’extérieur, on a un peu de mal à s’y retrouver…
« CAP48 tire son origine d’un appel lancé en 1957 par Jean-Claude Mennessier, animateur radio de la RTBF, en faveur des personnes nécessiteuses.
Pour répondre à cet appel, les auditeurs devaient composer le numéro 48.81.00. Dix ans plus tard, l’action de solidarité s’est poursuivie, structurée en ASBL et a pris le nom d’ « Opération de solidarité 48.81.00 » qui reste le nom officiel de l’association. Au fil des ans, l’opération s’est dirigée principalement vers les personnes handicapées et ensuite aussi vers la personne précarisée, socialement parlant. Comme le nom original désignait un numéro de téléphone devenu obsolète, elle fut rebaptisée CAP48 en 2003 à l’occasion de l’année européenne de la personne handicapée.
Attachés à leur projet d’intégration des personnes handicapées commun à CAP48 et convaincus par l’importance des projets menés par l’association, les Lions de Wallonie et de Bruxelles ont voulu apporter leur soutien à l’opération. En 2004, les deux associations ont ainsi entamé leur collaboration. Le représentant des Lions à CAP48 était alors le Past Gouverneur Yves Rigo ».
Jacques Graux s’est, naturellement, impliqué dans l’opération et est devenu le bras droit d’Yves au sein de CAP48.
« S’impliquant résolument, les Lions francophones et bruxellois ont estimé qu’ils pouvaient revendiquer une place d’administrateur au sein de l’ASBL ».
Yves Rigo étant à ce moment-là Gouverneur, proposition a été faite à Jacques de devenir le 1er administrateur Lions au CA de CAP48. Un mandat qu’il a exercé 3 ans avant, comme le prévoyait la convention, de passer la main à un représentant du District 112 C.
Depuis février dernier, Jacques est redevenu l’administrateur Lions de l’ASBL qui gère les opérations de CAP48 et de Viva for Life. Il est aussi le responsable de l’organisation de la campagne de vente de post-its au sein du District D. A lui, notamment, de désigner les responsables de régions pour s’occuper de la distribution et de la vente des post-its dans les Clubs participants.
« Ils sont de plus en plus nombreux … sauf cette année où, au vu du contexte, ils n’ont pu assumer pleinement et physiquement leur action. Il a fallu passer par des pharmacies et des commerces de proximité pour pouvoir vendre les post-its. L’an dernier, avec 185.000 euros, on a battu un record pour notre District. Ici, nous en sommes a un peu plus de 100.000 … moins bien sûr, mais étant donné les conditions sanitaires, les responsables de CAP48 ne s’attendaient pas à un tel résultat vu la difficulté d’implication des Clubs. Quoi qu’il en soit, le résultat global a été inespéré, tout comme celui de Viva for Life.
Cette année la récolte de fonds a dépassé les 14 millions d’euros. Malgré la conjoncture actuelle, on se rend compte que le Belge francophone a encore du cœur et sait toujours ouvrir son portefeuille pour des actions valables. Nous sommes donc enchantés de ce résultat. Il est très encourageant pour l’avenir et une chose est sûre, CAP48 et le Lions Clubs, c’est une belle histoire d’amour qui n’est pas prête de se terminer ».
Et Viva for Life ?
« C’est également une émanation de la RTBF, créée en 2013, qui a pour but de venir en aide aux jeunes enfants et aux familles vivant sous le seuil de pauvreté. En 2013, CAP48 s’est associée à la RTBF dans le cadre de Viva for Life pour l’organisation et la gestion des dons du grand public. CAP48 et Viva for Life sont réunies dans un seul et unique Conseil d’administration ».
Comment cela se passe ?
« En temps normal, les CA se tiennent 4 à 5 fois par an à la RTBF. Quels souvenirs en ai-je ? Que du bon ! C’est du bénévolat intégral pour des administrateurs qui sont des gens de qualité avec une ouverture d’esprit parfois fort différente de la mienne qui entraîne vers des horizons qu’on n’imagine pas parfois… Cette ouverture permet d’accepter les différences de points de vue, de culture ou même encore les différences physiques. Grâce à elle, le slogan de CAP48, « Ensemble, même si on est différent » (une phrase tirée d’une chanson de Pierre Rapsat) prend tout son sens. Cette ouverture permet, aussi, de se remettre en question, de s’adapter à l’autre pour mieux comprendre sa situation et l’aider à progresser vers un objectif commun, qu’il porte sur le handicap, sur l’aide à la jeunesse ou encore la lutte contre l’enfance en pauvreté.
Au Conseil d’administration, l’analyse de tous les projets, et ils sont nombreux, est un travail méticuleux, agréable, intéressant et très instructif. Il faut préciser que CAP48 ne finance jamais intégralement les dossiers acceptés car il est important que les porteurs du projet s’y investissent aussi. Il faut préciser que si des projets sont écartés, c’est souvent parce que les dossiers de demandes sont incomplets ou mal construits… A titre personnel, c’est toujours avec plaisir que je participe à ces CA et j’adapte toujours mes dates de vacances en fonction de ces conseils ou des campagnes CAP48 et VFL.
Viva for …Lions donc !
Jacques, notre ami Lion est donc, sans aucun doute, la bonne personne à la bonne place. Les personnes handicapées et les institutions qui les prennent en charge sont depuis longtemps au nombre de ses préoccupations et, surtout, c’est un domaine qu’il connaît particulièrement bien puisqu’il est aussi le Président-fondateur du Castillon, un Service Résidentiel pour polyhandicapés situé à La Louvière.
« Depuis 20 ans, c’est une mission qui me tient à cœur. J’ai un peu tendance à dire que c’est mon enfant, ce qui fait sourire certains mais je le pense et j’en suis très fier parce qu’on est partis de pas grand-chose pour en faire une structure qui a, aujourd’hui, acquis ses lettres de noblesse. L’institution était créée sur papier en 1996 et a ouvert ses portes en 98.
Je suis rentré au Lions en 1990, au Club La Louvière Hainaut Centre, un Club qui avait, déjà, produit Gouverneur, Vice-gouverneur et membres de cabinet et où on ne rentrait que parce qu’on avait été choisi… C’était donc déjà pour moi un honneur de rentrer au Lions Clubs. J’ai toujours eu mon franc-parler, je le garde toujours et c’est au sein du Club que je me suis fait repérer par le président de l’ASBL Le Piolet, qui gérait une école d’enseignement spécial et un IMP à La Louvière. Il m’a demandé si je ne voulais pas rentrer comme administrateur dans l’association et j’ai accepté et suis ensuite devenu administrateur-délégué. A cette époque, Willy Taminiaux, alors Ministre de l’Action sociale disait que les écoles d’enseignement spécial et les Instituts Médico-Pédagogiques faisaient un peu double emploi… C’était le cas du Piolet qui avait ces deux structures. Willy Taminiaux désirait supprimer les IMP ! Notre CA a pris les devants et on s’est dit qu’on allait le faire et puisqu’il manquait de centres de jours, on allait en créer un. Le personnel serait transféré de l’IMP au Centre de jour. Le CA m’a désigné comme président-fondateur du Castillon, du nom du bâtiment qui a accueilli et accueille toujours l’ASBL mais avec d’importants réaménagements, des rénovations et extensions…
Président du Castillon, j’ai quitté Le Piolet avec quelques administrateurs et j’ai fait rentrer au CA plusieurs amis Lions. L’ASBL Le Piolet qui était l’œuvre principale du LC La Louvière Hainaut Centre, a été rejointe par Le Castillon.
Le Castillon est désormais une institution qui regroupe quatre entités : un service résidentiel de nuit pour adultes polyhandicapés et/ou déficients mentaux, un Service d’Accueil de Jour pour Adultes, un Service d’Accueil Spécialisé pour Jeunes et un Service d’Aide à l’Intégration. Le Castillon occupe environ une cinquantaine de personnes dont certaines à temps partiel et accueille +/- 70 résidents.
Au Castillon il se passe toujours quelque chose de nouveau, c’est la raison pour laquelle nous nous battons en permanence pour obtenir des aides, des subventions. Depuis des années, nous avons obtenu la déductibilité fiscale pour les dons, ce qui est appréciable pour les donateurs et particulièrement cette année puisque « grâce » à la Covid, cette immunisation fiscale est passée de 40 à 60%. Ce qui a aussi beaucoup favorisé les dons cette année à CAP48 et VFL. »
Grâce au Castillon, le Lions Club La Louvière Hainaut Centre a obtenu, deux fois, le prix de l’Œuvre Nationale.
Signalons pour terminer que Jacques, décidément toujours prêt à servir les bonnes causes est également administrateur du Fonds Saint-Alexis. Ce dernier a été créé pour venir en aide au Service de soins palliatifs de l’hôpital de Jolimont.
J’ai répondu à cette demande car la plupart des campagnes contre le cancer sont toujours dirigées vers la recherche. Ici, on aide des personnes qui n’ont plus besoin de la recherche, qui ont besoin d’un certain confort, de sérénité pour terminer leur vie… Ajouter de la vie aux jours lorsqu’on ne peut ajouter de jour à la vie… me semble important. Tout cela nécessite aussi des moyens et il faut donc sensibiliser le public pour récolter des dons…
« Ces différentes implications restent un plaisir où je continuerai à m’investir tant que je serai capable de le faire… ».
Merci Jacques pour CAP48, Viva for Life et tous leurs bénéficiaires, merci aussi pour ton engagement auprès de ces causes qui offrent au Lions Clubs la meilleure et la plus belle des visibilités !